
Comment ne pas entendre ce que tous semblaient me crier ?

Mes enfants tout d’abord, dès leurs naissances, qui peinent à se faire comprendre et à comprendre ce qui se passent, ce qui s’annonce… jusqu’à l’utilisation de la langue des signes qui leur a alors permis dès tout petit de communiquer leurs besoins, leurs émotions plus efficacement. Cette utilisation, plus précoce et facile que le français parlé, leur a aussi permis de comprendre nos actes, de ne pas être balloter à gauche à droite sans savoir ce qui allait se passer…
Plus grands, ils m’ont aussi montré à quel point il était important et difficile parfois d’exprimer ces émotions. À travers le travail que nous avons fait ensemble avec des livres sur les émotions, les signes désignant les émotions dans la langue des signes, les dessins des différentes émotions que l’on peut ressentir, les jeux où l’on doit raconter une émotion ressentie dans un contexte particulier… j’ai pu voir que différents modes d’expression ne sont souvent pas de trop pour appréhender un sujet ou pour s’exprimer.
Tout cela a donné lieu à de nombreuses lectures et quelques formations – notamment sur la Communication Non Violente qui permet de prendre en compte ses émotions et ses besoins ainsi que ceux des autres – et m’a mené à chemin tout tracé vers des relations et des ambiances de vie plus apaisées.
Rien que l’écoute empathique transforme la communication. Il n’y a qu’à voir un petit bout de deux ans qui s’énerve si on lui dit « oui, mais attends », mais qui attend patiemment si on lui confirme qu’on a bien compris ce qu’il veut en reformulant sa demande tout en ajoutant qu’on ne peut pas tout de suite et qu’il faut juste qu’il attende un tout petit peu.

Avant tout cela, il y a eu mes élèves de cette ville défavorisée classée « Éducation Prioritaire » auxquels bien souvent les mots manquaient – tout particulièrement quand il leur fallait passer à l’écrit. Mais aussi ceux de ce collège assez « standard » où les élèves n’aimaient pas écrire, quand ils n’avaient pas carrément peur d’écrire et manquaient ainsi d’entraînement pour s’exprimer à l’écrit. Les voir ainsi bloquer devant leur page blanche m’a donné envie de leur communiquer mon amour de l’écriture. C’est là que sont intervenues les formations au sein de l’Éducation Nationale et les clubs de Calligraphie. Et puis, finalement, les Certificats d’étude à l’université pour apprendre déjà à bien rédiger moi-même et puis à animer des ateliers d’écriture pour réussir à amener mes élèves à s’exprimer à l’écrit et, pourquoi pas, à trouver cela plaisant.

Dans tous ces élèves, il y en a qui tiennent une place particulière dans ma vie professionnelle, dans mon apprentissage, ce sont ceux qu’on appelle les élèves à besoins particuliers. S’il y en a qui m’ont fait grandir en tant que professeur, qui m’ont poussé à me remettre en question, à innover, ceux sont bien eux. De l’élève non francophone qui m’a écrit tout une page en Anglais pour m’expliquer à quel point mon cours a l’air d’être bien et qu’il souffrait beaucoup de ne pouvoir le comprendre, à l’ULIS qui ne savait pas lire, mais qui une fois tous les cours transformés en podcast et la mise en place d’un système de classe en îlots permettant l’entre-aide, a réussi à obtenir une moyenne de 17, en passant par tous les Hauts-Potentiels qui m’ont poussé aller plus loin ou les élèves présentant des troubles du langages et des apprentissages (Dys) pour qui j’ai transformés mes cours.
C’est pour mieux les aider et leur proposer des alternatives que je me suis formée aux cartes mentales, au sketchnoting et que j’entame aujourd’hui des formations sur l’ « apprendre à apprendre », sur les troubles des apprentissages et du langage…
Et le résultat de toutes ces expériences, de toutes ces formations se retrouve ici, dans l’atelier du Panlibri. Endroit privilégié où sont créées de nombreuses prestations pour aider les enfants. Je vous laisse découvrir. 😉